Comment dynamiser l'écriture d'une histoire pleine de suspense et de passion ?
L'une des solutions est d'utiliser la technique du Roller Coaster (Montagnes Russes).
En premier, éviter les scènes futiles qui alourdissent inutilement la narration et nuisent à la
clarté du récit. Il faut,
comme le conseillent les Editions Ivoire-Clair,
«éliminer impitoyablement tout ce qui n'est pas essentiel au but final :
raconter une histoire en tenant le lecteur en haleine».
C'est l'une des techniques de Stephen King, qui met en place ses personnages sur une
cinquantaine de pages maxi avant d'immerger le lecteur dans un déferlement d'action infernal
jusqu'à la fin des quatre cent pages, un truc qui vous laisse complètement flagada.
Pour condenser, voir également la méthode radicale utilisée par Peter Jackson dans son
adaptation cinématographique du
Seigneur des Anneaux,
roman fleuve de 1200 pages de J.J.R Tolkien.
Conclusion : Après relecture du bouquin de Tolkien, on peut dire que Jackson a su garder
l'esprit du livre en condensant l'histoire, en travaillant par ellipses. Il n'a pas hésité à fusionner
certains personnages, intervertir certaines scènes, voire en retarder certaines afin de les
concentrer vers la fin. Et il n'y a aucune trahison. Ce n'est pas une adaptation, mais plutôt ce
que font certains écrivains, surtout les américains qui, lorsqu'ils se relisent, peuvent élaguer de
30%, donnant un style rapide, incisif ; c’est peut-être pour ça que les romans de ces auteurs
sont si souvent adaptés au cinéma.
Exemples types : Michael Chrichton, ou encore Maurice Dantec ou Jean-Christophe Grangé.
Ne pas oublier, que l'écrivain est le créateur, le dieu de ses personnages...
Cette phase d'élagage est à l'évidence un défi intellectuel, probablement douloureux... mais
pas différent de celui que vit un metteur en scène qui coupe dans son film avec l'aide de son
monteur - comment choisir les scènes qui devront rester sur la table de montage ? En ce
concentrant sur un seul but : arriver à la fin de l'histoire avec le maximum d'efficacité.
Yabaar, le 6 juillet 2004.